Distance et décision suite et fin...
Le moment du départ est lourd de sens et si difficile à porter seule, les questions se bousculent, on hésite même parfois à faire demi tour alors qu'on a tout fait pour partir : je suis là prête à donner mon passeport à demi-consciente, la main se tend vers moi, je la fixe et instinctivement je lui donne cet objet devenu sacré pour moi car portant la trace de toutes mes aventures humaines (y compris l'eau du niger), estampillé de visas. Je continue à avancer je passe les contrôles, une fois dans l'avion mon état n'a pas changé, le tarmac et la chaleur humide de l'extérieur à l'arrivée me semblent familiers. Mais vous ne serez pas là, je ne pourrais pas me retourner en souriant (et certainement en sautillant) pour vous dire je vous l'avais bien dit.
Mais chaque sensation est propre à chaque être, le vécu est la chose la plus précieuse il se retrouve toujours lié à nos racines et notre histoire (le fil entre nous, nos anciens et nos mini-nous).
Je me prépare à recommencer cette parenthèse douloureuse mais nécessaire, à devoir pleurer seule, devoir se passer des calins, des traits familiers, être malade seule, et le principal ne pas être là pour les autres, incarner l'absente qui elle ne change pas. Et revenir pour ouvrir les yeux et s'apercevoir que ses rêves ont disparu (pourquoi rêve t elle (c'est ridicule)?).
Pourquoi y croire et qui croire? comment être sûre et pourquoi se donner?La douleur revient la réflexion s'arrêtera là...